Sceners, la nouvelle galerie parisienne « en opposition constante »
Il aura fallu un an et demi aux fondateurs Jonathan Haddad et David Atlan pour désosser et réinventer cet espace de l’est parisien pour un en faire un lieu d’exposition « en opposition constante », explique Olivier Leone, directeur de création. Nous sommes dans un appartement aux allures de loft où la lumière est reine, une verrière Gustave Eiffel invitant les rayons du soleil à balayer les œuvres d’art, à créer des jeux d’ombres là où on ne s’y attend pas. Cet antagonisme se joue d’abord dans la structure de la la galerie Sceners, où le raffinement français rencontre une approche plus brute, presque américaine dans l’inspiration — la tôle évoque les sculptures de Richard Serra.
« Ce dialogue entre douceur et brutalité est le propos de la galerie » poursuit Jonathan Haddad. La conversation entre les pièces joue l’éclectisme avec une large sélection d’artistes du XXème siècle qui cohabitent avec ceux des années 1950 à 1960, du design aussi bien français que brésilien ou japonais, mais aussi des pièces non signées et de l’Art nouveau. Entre les murs de ce véritable lieu de vie dont la lumière est le fil rouge, Yves Klein répond à Jean Prouvé, une table de Georges Nakashima converse avec un salon fifties réalisé par Pierre Jeanneret. « La dualité est le trait de différenciation de Sceners, un trait symptomatique de notre génération actuelle, faite d’ambiguïtés et d’ambivalences » explique Olivier Leone, qui déambule au gré des 770 mètres carrés. Jonathan Haddad conclut : « Notre vision est non seulement historique quant à la provenance de chaque pièce, mais aussi très actuelle en termes de présentation et d’association. On peut accorder un vase en travertin du XVIIIème siècle avec une pièce de l’artiste Steven Parrino dont l’œuvre est plus conceptuelle, davantage punk entre New York et Los Angeles. »